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Guatemala 1

14 - 16 mars "Quetzaltenango au Guatemala"

Avant de sortir du Mexique, je voulais aller dans un village sans trop de touristes. J'ai pris un nom au hasard sur la carte, dans la direction du Guatemala et m'y suis rendu en bus. C'était plus loin que prévu, je suis arrivé de nuit et me suis retrouvé dans un hôtel sordide, un lit plein de cafards, des WC indescriptibles. J'ai voulu repartir mais, plus de bus... Un plan galère, un plan à la Vadrot, heureusement ma housse de couette n'est pas déchirée, j'ai pu tout fermer pour éviter que les cafards ne viennent passer la nuit au chaud !

Le matin, à 6 heures, je prends un bus pour la frontière. Une journée de bus complète pour arriver vers 5 heures à Quetzaltenango, au Guatemala. Les bus du Guatemala sont fidèles à leur réputation. Ce sont des anciens bus scolaires américains revendus au pays. L'extérieur est refait avec des couleurs vives et avec des inscriptions à la gloire de Jésus. Ecrire en très gros sur le pare-brise "Dios es Amor" ne me parait pas très judicieux, mais je n'ai pas le choix. A l'intérieur, les sièges sont faits pour des petites fesses et des petites jambes. On se retrouve, donc, vite pliés en deux, collés les uns sur les autres. Ca facilite la communication !

Je passe, le soir du 15 mars, jour de mon anniversaire, avec un français, Jean Charles, qui vit sur place, on se boit quelques bières à la Casa Verde, le bar-boite à la mode de la ville. Cette ambiance d'étudiante est vraiment la bienvenue.

Le 16, je me suis inscrit dans un groupe pour monter le volcan Santa Maria, 3770 m: De là haut, on peut voir le volcan Santaguito qui est en éruption permanente. Le départ était trop tard et le groupe est monté trop lentement. Une fois en haut, on voyait une super mer de nuages à 360 degrés, mais le volcan Santaguito était caché.

A cette occasion, j'ai rencontré Chrystine, une cycliste québécoise qui pédale depuis l'Alaska jusqu'à la terre de feu. Je vous suggère d'aller faire un tour sur son site, car son expérience est intéressante: www.novanor.qc.ca/desc-ame . Nous avons passé la soirée ensemble avec également, Nathalie une autre cycliste à parler des nos impressions et nos buts respectifs, la discussion m'a encore plus donné envie de partir à la récolte d'histoires de volcans.

17-18 mars "Village et Volcan de Tajumulco"

Le volcan de Tajumulco, avec ses 4220 m, est le sommet de l'Amérique Centrale. Sur ma carte, à la base du volcan, un point noir avec écrit à côté Tajumulco doit désigner un village. Je décide d'aller passer le week-end là-bas en espérant récupérer des légendes sur le volcan.

Par chance, on peut atteindre le village en bus, les 10 derniers km descendent de 3100 à 2200 par une piste dans une vallée merveilleuse, couverte de champs de couleurs différentes, de ruisseaux et de maisons accrochées aux pentes abruptes. La brume interdit malheureusement toute photo, j'espère qu'au retour, j'aurai plus de chance. Le point noir de ma carte est, en fait, une petite ville, avec un hôtel sur la place centrale. Mince, ca ne va pas être simple de dormir chez un habitant. En effet, après 3 demandes qui se soldent par "Hay un Hotel alla", j'abandonne et pars prendre une chambre. Pas non plus d'info sur le volcan malgré une dizaine de tentatives qui n'ont menées à rien. Le volcan porte simplement le nom de la région. Le moral est à zéro dans cette chambre d'hôtel, 6 heures de bus pour arriver là, le prochain et unique bus pour rentrer le lendemain est à 4 heures du matin.

J'apprends qu'une volontaire des Etats Unis vit dans le village, je pars la rencontrer pour voir ce qu'elle fait ici. Carolyne est là pour faire de l'assistance scolaire et se rend disponible pour chercher des documents sur des questions que se posent les habitants, questions du type : comment récupérer la pression de l'eau, comment augmenter le rendement des cultures ?

Après lui avoir expliqué ce que je voulais faire dans ce bled, elle me présente la famille chez qui elle loue une petite dépendance. Ca accroche bien, on parle de foot, de dollars, des différences de vie entre ici et la France. Je lance alors mon fil rouge, Hay leyendas para el Volcan ? . Pas trop de réponse, mais j'insiste en demandant pourquoi il s'appelle comme ça, puis pourquoi il est là: Petit à petit la famille parle: Il n'y a pas vraiment de légendes, mais plusieurs coutumes sur le volcan Tajumulco.

C'est génial, j'enregistre pour pouvoir retranscrire et comprendre complètement les textes. Ils m'invitent à un repas de famille pour le dimanche midi.

Je sors de là, après 3 heures de palabres, super content. Il fait nuit sur la place centrale du village. Une vingtaine d'hommes ivre morts sont là à cuver, certains sont déjà couchés sur la route, la tête dans leur vomis. Ce n'est pas très romantique, mais c'est une situation quotidienne, en ville, la journée, il faut poser les mort vivants sur les trottoirs pour ne pas qu'ils se fassent écraser par des voitures. Ils arrivent à m'indiquer un endroit pour manger. Je me retrouve dans une cuisine, assis à une grande table, à l'autre bout, une famille mange, les femmes me cuisinent des haricots. La maison fait office de restaurant. J'en profite pour les bassiner sur le volcan. Ils vont chercher un grand-père qui vient me compter la coutume de la "vara" en détail. Je n'ai pas mon magnéto et je ne capte pas grand chose, mais c'est toujours très émouvant d'écouter un grand-père qui, dans la pénombre, raconte des histoires.

Les couleurs du marché

Le lendemain, jour de marché, la place qui était aux hommes buvant de l'alcool, appartient maintenant aux femmes pleines de couleurs. Il est 9 heures, je me pose aux abords du marché pour comprendre comment ça s'organise. Des femmes descendent des chemins qui convergent vers le village. Elles sont souvent accompagnées de petites filles. Sur leur tête sont posés en équilibre des grands paniers, enveloppés dans des tissus multicolores. Elles portent des vêtements traditionnels. Elles sont coiffées de rubans intégrés dans des tresses longues jusqu'aux reins, ou bien, par un ruban brodé qui vient envelopper leurs cheveux, et faire des tours de leur tête, pour donner une apparence de couronne. Elles ont des chemisiers brodés de motifs floraux, tous différents et une jupe tissée avec des bandes de différentes couleurs, dans lesquelles viennent s'intégrer des motifs géométriques. Tous ces vêtements sont multicolores avec des couleurs vives et chatoyantes. Les vêtements sont parfaitement propres.

Les femmes portent les bébés dans le dos, endrapés dans des tissus, ils ont plus ou moins de liberté pour bouger en fonction de leur taille et de leur position. Le Guatemala fait parti des pays sans poussettes ni landau. Pour les petits, ça doit vraiment être mieux. Je suis sûr, que cette pratique reviendra chez nous. Si certaines d'entre vous, sont prêtes à tenter l'expérience, je peux me renseigner plus sur les techniques de drapage et ramener quelques tissus. Pour mon futur, je vais poser quelques questions, même si ce n'est vraiment pas une affaire d'homme.

Entre les vêtements, les fruits, et les légumes, de loin le marché est une succession de couleurs. Les hommes sont plutôt à côté, ils bavardent. Ils portent des pantalons sombres, des chemises et des chapeaux de cow-boy. La plupart se font cirer les chaussures par des minos de 5 à 10 ans.

Repas de famille

Le repas dans la famille a nécessité 4 heures de préparation à 5 femmes. En attendant que ce soit prêt, j'ai regardé la télé avec un des fils. Et oui, il ne faut surtout pas perturber les coutumes traditionnelles à l'étranger..... de peur de les bouleverser. A ce que j'ai compris, on a mangé deux dindes et du riz accompagné de différentes sauces excellentes plus ou moins épicées. Cette grande fête familiale était en l'honneur d'un fils qui venait d'obtenir un visa de 5 mois pour travailler aux USA. Le rêve américain typique, à les écouter parler. J'espère que ça se passera bien pour lui. Je suis rentré avec lui à Quetzaltenango, dans la benne du pick-up. Il pleuvait et faisait froid, mais ces 2h30 au grand air m'ont ramené pour un temps au Vanuatu.

19 - 23 Mars

Le Guatemala est réputé pour ses écoles d'espagnol pour adultes étrangers. J'ai choisi le centre Quetzaltenango pour suivre une semaine de cours. Ici, il y a moins d'étrangers et on peut rencontrer des Guatémaltèques dans les bars pour parler du pays. Après maintes recherches, je m'inscris à INEPAS, une école qui fait également des projets d'aides sociales dans les villages. Les cours durent 5 heures, de 8 à 13h avec un prof particulier. On est logé dans des familles d'accueil qui assurent également 3 repas quotidiens. L'après-midi, des activités sont proposées : balades dans des villages, films sur le Guatemala, cours de salsa...

Aura, ma prof, est la doyenne des enseignants de la ville avec 26 ans d'ancienneté. Elle est super cool et insiste sur la grammaire et sur ces p.....ns de verbes irréguliers, exactement ce dont j'ai besoin.
D'une façon complètement différente que dans les villages, l'espagnol rentre au pied de biche. Je ne prends qu'une semaine, car j'ai maintenant les infos pour travailler et appliquer la grammaire espagnole. La semaine prochaine, je me concentrerai pour parler lentement avec le moins de fautes possibles.

Je mène une vie d'étudiant, avec des devoirs bâclés, des bières tous les soirs, c'est super cool et ça me fait un bon break dans mon voyage. Quand je me réveille le matin, je ne me demande plus ou je suis: Mes deux sacs à dos se reposent également.

Les après midis, on visite des villages et je travaille sur les légendes de volcans; recherches dans les bibliothèques, compréhensions et écriture. Ca me prend beaucoup de temps. Le dernier jour, un prof de l'école m'a offert une pierre volcanique d'un kg comme souvenir, je les ai bassinés toute la semaine. J'ai maintenant une quinzaine de légendes et coutumes sur les volcans du Guatemala. C'est bien, je suis content du résultat, car il me permet un contact plus profond avec les Guatémaltèques. Ca les valorisent aussi de voir qu'on peut s'intéresser à ce qu'ils savent et pas seulement à leur apparence. Vivement la semaine prochaine que je reparte en chasse.

La famille d'accueil est très sympa, mais tous les repas sont dominés par les soaps mexicains à la télévision.

25 mars "week-end"

Je décide de rester à Quetzaltenango pour le week-end. Le samedi, levé à 3 heures du matin pour remonter au Santa Maria, afin de voir le Santaguito en éruption, j'attends jusqu'à 4 heures une voiture. Rien. Retour au lit, après trois essais, je suis convaincu que le volcan ne veut pas que je le vois.... Je renonce ! Le samedi et le dimanche matin, je pars dans trois villages pour récupérer de nouvelles histoires. Tout plante, je reviens bredouille de partout, du bus pour rien, pas de discussions intéressantes, pas de photo non plus. En bref, un week-end nul!!. Heureusement ça fini bien, avec un fils de la famille d'accueil, je vais voir Cinéma Paradiso. Le film est en italien, sous-titré en anglais, en sortant, je ne sais plus ou j'habite en plus, il a fallu expliquer quelques passages en espagnol .Je retrouve Jean Charles, au super restaurant Royal Paris, pour une bonne soirée autour d'un steak au poivre puis autour d'octavos, alcool nommé Quetzalteca qui a pour seul mérite de pouvoir enivrer quelqu'un pour 10 F. Dans la nuit, j'arrive à retrouver la maison d'accueil, Ouf!!

"La poubelle"

Ce thème est sûrement moins important que la guerre civile des années 80, mais il a le mérite d'être observable facilement. Les routes, les rivières sont des poubelles. Des sapins de Noël artificiels bordent les routes et les poissons guatémaltèques sont très souples avec des couleurs vives. Dans les maisons, que ce soit au Mexique ou ici le sol est une poubelle. Par exemple, une peau de banane est jetée par terre, les plastiques et les restes également. A fréquence variable, ils vident la poubelle et passant un coup de balai et mettent le contenu dans un sac. Le sac semble collecté par la municipalité. Tout ça pour dire qu'il ne vaut pas mieux marcher par terre, pieds nus. Quand on voit ce qui se passe dans les maisons, il est parfaitement logique de voir des canettes vides passer par les fenêtres des bus en permanence. La prise de conscience pour éviter les pollutions, n'est pas prête d'avoir lieu. Il y a beaucoup de travail de sensibilisation à faire, s'ils veulent un jour avoir une nature propre.

26 Mars Ecriture

L'école de langue met à ma disposition un ordinateur pour copier mon journal et les légendes sur les volcans. Sans être un travail, cette occupation me prend de longues heures. C'est le prix du direct.

Lavage de vêtements

Un des boulots intégralement féminins reste le lavage des vêtements. Cette tache quotidienne prend au moins 3 heures par jour. De plus, plus le village est pauvre plus il est poussiéreux, donc, plus il faut laver. Le résultat est toujours impeccable ou qu'on soit. Le matin, les voyageurs sont les plus sales. Certains villages ont conservé leur lavoir, mais la plupart des femmes lavent chez elles, dehors dans un évier spécialement conçu pour ça. l'ingénierie au service de la femme ! Les ruisseaux, mares et lacs sont également très utilisés, quand ils sont à proximité.

Les vêtements sont lavés, bien sûr, à l'eau froide et le séchage se fait sur des fils barbelés, des arbres ou bien à même le sol.

J'ai déjà beaucoup parlé des couleurs, mais le blanc aussi à sa part de noblesse, il est plus blanc que blanc. Personnellement, même avec de la bonne lessive toutes mes fringues sont maintenant ternes, le blanc est gris sale. Je n'ai réussi à faire laver mon linge sale qu'une seule fois !

27-28 Mars Volcan Pacaya

Il me reste quelques jours avant l'arrivée de Stéphanie pour aller à la recherche des légendes sur les grands volcans du Sud du Guatemala. On peut les voir en poster dans les vitrines des agences de voyages en France. Ils sont autour des zones touristiques de Antigua et du lac Atitlan. Cette localisation, amène un risque de braquage sérieux que je veux éviter à cause de mon matériel photo.

Je décide donc de partir avec un tour opérateur pour le volcan Pacaya, pour 40 F la mi-journée, avec le but de rester sur place le soir pour parler avec les gens de San Francisco, dernier village avant l'ascension.

Le groupe de 20 touristes monte dans une bonne ambiance, on passe d'abord dans une superbe forêt puis après 1 heure, on découvre le cône du Pacaya pour lequel il faut environ 30 minutes.

Le volcan fume, les odeurs de soufre viennent nous piquer les narines. Au sommet le volcan dégaze d'un peu partout. Le cratère ne fait que 100 m de diamètre. De cette bouche sort le flux principal de gaz, il est irrégulier et gronde à chaque bouffée. Le volcan respire. Au fond du cratère, on distingue mal une tache rouge.

C'est la fin de l'après-midi, le groupe doit redescendre. Mes souvenirs du volcan Marum au Vanuatu me somment de rester là, sur la lèvre du volcan, jusqu'à la nuit noire.

Après une négociation difficile avec le guide Augusto, j'obtiens l'autorisation de rester et je vais pouvoir dormir chez lui le soir. Il me demande de redescendre rapidement à la nuit pour des questions de sécurité et de rester très prudent. Je suis donc seul à attendre, allongé sur le sol chaud. Un vent froid me glace le visage.

L'obscurité naissance permet au volcan de s'exprimer par sa lumière. Le fond du cratère devient rouge vif. En se couchant, le soleil prend la couleur de la pierre en fusion. Je vois maintenant deux soleils, un dans le ciel, un, au fond de la Terre. Petit à petit la fumée du volcan rosit, éclairée par le soleil Pacaya. La nuit est presque tombée, une colonne de nuages roses s'élève devant moi. J'ai envie de me jeter dedans tellement le spectacle est attirant. Je dois redescendre, en courant le cône se dévale en quelques minutes, la lune s'est levée pour l'éclairer. Arrivé au village de San Francisco de Sale, je demande la maison d'Augusto.

Ca grouille de partout, les 9 enfants d'Augusto ( qui n'a qu'environ 40 ans), les petits enfants et les cousins animent la famille. On parle de volcans, je lui montre mes cartes postales des volcans d'Auvergne. Le contact est maintenant vraiment bon. Il me dit qu'il n'a pas de légendes sur le Pacaya ni sur les autres volcans de la région. On va voir le feu du volcan depuis la place du village, j'en profite pour sortir ma carte du ciel, lui montre quelques constellations. Il me semble qu'il n'avait jamais regroupé les étoiles, il veut savoir tous les noms. Malgré le vent glacial, on reste plus d'une heure dehors, il avait oublié le froid. Je me couche avec le sourire et rêve que les volcans montent jusqu'aux étoiles.

Centrale électrique

Le lendemain, Augusto m'indique le chemin pour aller à une centrale électrique qui fonctionne à partir de la vapeur du volcan Pacaya. Les opérateurs, tout d'abord surpris de voir un touriste ici, sont ravis de faire visiter leur centrale.

Elle peut produire 5 MW en base à partir de la vapeur puisée dans les entrailles du volcan. La vapeur est séchée par 2 cyclones et l'eau de condensation est réinjectée dans la montagne. La vapeur pure passe dans une turbine puis est rejetée à l'atmosphère.

On passe la matinée à parler turbine, puis salaires et enfin de Dieu. Juste avant de prendre mon bus, ils courent me cueillir des avocats pour me remercier. C'est moi qui devrais les remercier pour ces instants de partages vraiment agréables.

 

29-31 Mars Intérieur du pays

Déçu de ne pas trouver de légendes sur les volcans de la région, je remets ça à plus tard et pars voir du pays. Tout d'abord, la côte pacifique où je reste seulement 2 heures, car il fait trop chaud, les gens sont désagréables et l'océan est trop dangereux pour nager.

Ensuite, je pars pour une cascade Semuc Champey, la plus belle du Guatemala parait-il. En tout 30 heures de bus. Le seul vrai plaisir de ce parcours fut le retour sur le toit d'un bus durant 4 heures, à sentir et à regarder les montagnes recouvertes de forêt tropicale.

LES 2 SUISSES

Arrivé à Coban, les deux autres touristes du bus m'interpellent " Honduras aquí, Honduras aquí". Après bien 10 minutes d'explication, en anglais, espagnol, français et allemand, je comprends qu'ils se sont trompés de bus, ils devaient aller à Copan, à 300 km de là. J'essaie de leur expliquer, on fait une photocopie de mon guide. On sympathise, mais ils ne parlent que Suisse allemand ! C'est un handicap certes, mais surmontable, le pire c'est qu'en plus ils sont super butés et n'essaient pas de comprendre quand je leur parle ou quand un Guatémaltèque essai de les aider.

Le lendemain ils me suivent à la cascade, mais ils n'ont pas compris qu'il fallait 6 heures de bus pour l'aller simplement ! Le soir ils me faisaient la gueule. Même si ces deux bonhommes étaient très bizarres, ils m'ont prouvé qu'on pouvait voyager sans vouloir parler ni comprendre, l'inconvénient est qu'on se trompe de bus et passe à coté de l'essentiel.

Les 01-02 Avril Attente de Stéphanie a Antigua

Je tourne en rond durant deux jours dans la ville d'Antigua. L'urbanisation a tué les légendes des volcans Fuego, Agua et Acatenango, je ne trouve pratiquement rien. J'attends ma copine. Le voyage se termine, un autre va naître.

Ce mois m'a permis de découvrir la force du voyage en solitaire. On devient responsable de chaque minute, de chaque décision. C'est très proche de la liberté absolue, seul le corps ramène à la réalité de la vie. Il faut manger, boire et dormir, le reste c'est du plaisir. La suite du voyage va être plus fermée, j'espère y retrouver les compensations nécessaires. La liberté n'est pas toujours synonyme de bonheur !

 

Guatemala 2

03 Avril Suite du voyage avec Stéphanie

Le " Je " du début de la plupart des phrases va se transformer en " On ". Stéphanie est venue me rejoindre pour un mois. Notre seul point fixe est d'être le 30 avril à San Jose au Costa Rica, d'où elle doit rentrer pour travailler !

4-6 Avril " Cites mayas "

40 heures de bus en 5 jours pour aller jusqu'à Tikal et Copan, deux des plus grandes cites mayas. Les anciennes villes ont perdu leurs habitants, leurs couleurs beaucoup de leurs significations, mais la sensation de se retrouver au milieu de ces temples est forte. On contemple sans comprendre, mais rien que ce plaisir esthétique vaut le détour.

Le 07 Avril Volcan Pacaya

Suite à ma première visite au volcan Pacaya et au bon contact avec Augusto, je propose à Stéphanie de retourner passer une journée chez Augusto et monter à la nuit au volcan. Le plan échoue, car Augusto est en vacances avec toute la famille.

Il doit néanmoins revenir le soir. On monte donc au sommet du volcan. Le spectacle est presque aussi beau que la première fois, il manque un beau coucher de soleil. On reste un bon moment de nuit à se laisser envahir par les vibrations, les odeurs, les grondements et toujours cette colonne de nuages roses.

Au retour, Augusto et sa famille sont rentrés, ils déballent, on reste à l'écart. On a pu discuter simplement un court moment le lendemain matin. Chacun a ses obligations, je garderai un très bon souvenir de ces deux passages éclairs, mais chaleureux.

Exercice de la banane pour ceux qui voudraient connaître le débit de gaz craché par le volcan sachez qu'il a tenu en suspension une peau de banane lancée à l'horizontal durant 7 à 10 secondes. J'attends les réponses.

8-12 Avril Semaine sainte et sites touristiques

C'est la semaine sainte, la meilleure période pour visiter le Guatemala ou bien la pire selon les personnes. Les processions catholiques sont le centre de l'activité du pays. Chaque église, en effectue une à 4 selon le nombre de pratiquants.

Les Guatémaltèques portent des chars plus ou moins sophistiqués en fonction de la richesse de chaque église, la nuit ; les chars sont éclairés. La procession prend alors toute sa sérénité, et on est obligé d'être troublé par cette communion de regards vers le visage du Christ.

Sur le sol, au milieu des rues des tapisseries éphémères constituées de fleurs ou de sciures colorées viennent orner le passage du cortège. Ces images ne vivent que quelques minutes et sont des représentations religieuses extraordinairement travaillées.

On se déplacera d'Antigua à Xela en passant 3 jours au lac Atitlan et 1 jour à Chichicatenango. Durant ces 4 jours on n'aura pas vu les superbes volcans bordant le lac et l'affluence des magasins d'art touristique gâchera nos parcours dans les villages.

 

13 Avril Volcans Santa Maria et Santiaguito

Le mois dernier, j'ai déjà par 3 fois, espéré voir le Santiaguito. Stéphanie est partante pour essayer à nouveau. La veille les étoiles sont là, j'ai commandé un taxi. La lune nous éclaire de 3h 30 du matin au lever du soleil. Après 3h 30 d'ascension, on arrive au sommet du Santa Maria. Là une vingtaine de personnes ont passé la nuit. Est-ce lié au Vendredi Saint ? On descend au mirador pour voir le Santaguito, volcan né du flan du Santa Maria.

Le soleil ne l'éclaire pas encore, mais on voit bien le cratère. Apres 15 minutes d 'attente, le volcan explose. Un champignon de poussière nous passe devant les yeux, c'est plus beau que le mont St Hélène à la télé. On reste bouche-bée. D'autres petites explosions suivent dans l'heure suivante. Je saute de joie, j'espère que les photos seront réussies.

On remonte au sommet du Santa Maria .Là un groupe d'indiens est en train de prier, un homme fait une ovation et parle de sacrifices. La scène est magnifique, on s'écarte pour rester discret et respecter leurs rites. On verra aussi des plumes de poulets qui viennent vraisemblablement de sacrifices. La cérémonie doit ressembler à la description faite de la cérémonie de la Vara au Tajumulco. On redescend rapidement pour profiter des processions de ce Vendredi saint à Xela. Il y en a 9 principales. Le parc central est plein, l'ambiance est bon enfant, style fête de la musique en France, elle se fige au passage des chars, allant jusqu'à un recueillement profond. Juste après, les marchands de glace refont retentir leurs sonnettes.

La pension Saint Nicolas

Ce petit hôtel de Xela mérite un paragraphe dans mon journal. J'y ai passé 4 nuits et pour 12 F la nuitée, il offre des prestations uniques : - Chaque chambre possède 2 lits et une ampoule électrique. Les sommiers sont des planches et les matelas 2 couvertures pliées. - Chaque chambre est habitée par quelques cafards un peu timides, pour le grand plaisir de Stéphanie qui dort alors enfermée dans ma housse de couette, c'est tout juste si elle ne me demande pas de coudre l'entrée.
- Un cadenas ferme la porte qui donne sur la cour centrale. Si on oublie la clé dans la chambre, il suffit de tirer un peu fort sur le cadenas, il s'ouvre sans se casser, c'est pratique me dit un employé.

- Un lavoir au milieu de la cour permet de se laver les dents sous les étoiles.

- Les WC sont tout petits, les portes ne ferment pas pour pouvoir laisser passer la lumière. Pour tirer la chasse d'eau, il faut aller chercher un seau, le remplir d'eau au lavoir puis la verser dans la cuvette. Ce principe n'est pas gênant, le seul souci est qu'il faut à chaque client 2 à 3 jours pour voir les autres faire et comprendre, en attendant l'hygiène est très aléatoire...

- L'unique douche pour les 20 chambres est une toute petite cabine, je touche pratiquement le plafond avec la tête. Il ne faut pas toucher les murs qui sont vraiment moisis, on se déshabille avec attention. L'eau est froide mais le fort débit est agréable. Ce qui l'est moins, ce sont les 5 cm d'eau résiduelle dans le bac, les orteils disparaissent dans l'eau pleine de cheveux et de poils, il reste de la mousse par-ci par-là. Le sol glisse, certainement la cire !Tout çà pour dire que cette pension a du cachet et laisse des souvenirs. Si vous y allez, Stéphanie s'est fait voler un pantalon qui séchait, pouvez vous essayer de le retrouver ?

 

 

   

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